Il y a tout juste un mois, nous étions venus sur la sainte victoire avec un programme constitué de plusieurs grottes et gouffres à visiter. Nous n'avions visité qu'un seul puits, l'aven de CAGOLOUP, près du pic des mouches. La grotte des Champignons restait sur notre liste de courses à faire...
Pour pimenter l'aventure, Catherine nous a programmé une approche qui, partant du musée de la sainte victoire, grimpe en ligne droite sur la croix, puis parcours toute les crêtes jusqu’à de Puyloubier avant de redescendre vers la grotte des Champignons et l'ermitage de Saint SER. Soit environ 10 Km de marche avec 1380 m de dénivellé cumulé pour faire bon poids.
C'est par là ! Suivez la guide ! Le chemin monte tranquillement jusqu'au pas de l'éléphant puis on attaque la falaise. Le chemin est bien balisé avec juste 2 pas où l'on met les mains. La vue y est imprenable.
En une paire d'heures on est à la grotte des hirondelles qui perce le sommet de la montagne à l'est de la croix.
Juste en dessous nous avons frôlé le « Petit Garagaïe » qui s'ouvre au bord du sentier par un grand puits et qui descend jusqu'à environ -150m. Il est donc bien plus profond que le "Grand Garagaïe" qui s'ouvre non loin de là, certe par une entrée plus grande, mais qui ne descend, lui, qu'à -40m. On l'inscrit sur notre liste pour une prochaine aventure.
Nous prenons une pause bien méritée avant d'attaquer le chemin qui longe les crêtes.
A mi-parcours la crête se décale vers le Nord et offre une magnifique vue sur la partie orientale de la Sainte Victoire. Le chemin de descente est tout là-bas au bout....Ca fait une sacré ballade... Nous retrouvons le sentier de descente emprunté précédemment et plongeons vers la grotte des champignons que l'on devine sur la photo ci-dessous.
Les jambes un peu molles et tremblotantes d'avoir tant marché, je me retrouve un peu juste pour mousquetonner le dernier point de la courte escalade qui permet de pénétrer dans le porche d'entrée. Après plusieurs tentatives, nous préférons renoncer. Pourtant la solution était dans nos mains. Nous aurions pu rallonger notre bras des 10 cm manquants avec un bâton de marche. Mais nos cerveaux anesthésiés par la longue marche ne nous donneront la solution qu'une fois arrivés au bivouac à l'ermitage.
Nous installons notre bivouac à la tombée de la nuit. Nous apprécions la vue et le silence des lieux. Le p'tit père Saint SER avait eu le nez en choisissant cet endroit pour se retirer du monde. Seul petit soucis, le filet d'eau qui alimente un petit bassin sur le côté de la chapelle s'est tari depuis notre dernier passage. Heureusement, un sympathique papa grimpeur et son fils venus visiter la grotte des champignons nous laissera une demi-bouteille d'eau qui nous sera bien utile pour finir la marche.
Nous passons une nuit sereine. Le silence majestueux de ce lieu est à peine troublé par le chant du rossignol et le lourd froufrou d'un oiseau de nuit qui niche dans la falaise au-dessus de nous. Le lever du soleil teinte en rose la plaine de Pourrieres que le général Caius Marius rougit du sang des Teutons en l'an 102 avant notre ère. Il ne nous reste plus qu'à rejoindre notre véhicule en longeant la base des falaises en 2,5 heures de marche sous un soleil presque estival.
Nous lançons un dernier regard à l'assaut des blanches murailles qui ont si bien inspiré Cezanne. Nous reviendrons. Il y a encore plein de sentiers à parcourir et toujours le "petit Garagaïe" qui sommeille, là-haut, juste sous la croix.
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M@rcel