Samedi 9 avril : Le cru 2011 s’annonce excellent.

Apres quelques formalites, nous avons retrouve Joni Bonifacio a Catbalogan et, quatre jours après notre depart, nous sommes deja a pied d’oeuvre en compagnie d’une equipe aussi internationale que sympathique. Guido Rossi et Mateo Rivadossi ont rassemble une equipe italo-philipino-franco-belgo-sloveno-russe qui se prepare a plonger plusieurs siphons de la region de Calbiga pour connecter entre eux les reseaux deja connus et en explorer d’autres. Ils ont achemine a grands frais une tonne de materiel de speleo et de plongee jusqu’a CALBIGA, mais pour le moment la meteo  joue dans le camp adverse et toutes les rivieres sont actuellement en crue. Nous passons trois jours avec eux et les accompagnons pour une tentative de plongee dans LANGUN-GOBINGOB.

Nous declinons leur genereuse invitation a poursuivre notre sejour avec eux pour partir vers de nouvelles aventures : La meteo restant incertaine, nous passons directement a la case volcan de notre petit programme et prenons la route du MAYON VOLCANO.

Vendredi 15 Avril : La chance est avec nous : 100 km au nord de Calbiga, sur LUZON, nous trouvons le ciel bleu. L’eclaircie durera juste assez de temps pour nous permettre une ascension dans d’excellentes conditions et nous atteignons le sommet pour profiter d’une vue imprenable sur LEGAZPI et une bonne partie de la province du BICOL.

Soyons honnetes : La ballade nous a bien fatigues et on a du mal a monter jusqu’a notre chambre situee au 4eme etage du Magayon Hotel. Pour nous reposer on met le cap sur DONSOL pour une séance de snorkeling avec les requins-baleines.

Le RICOH tout neuf – soit disant etanche a 3 metres – n’y survivra pas. Coup de blues car cela signifie que nous ne pourrons pas utiliser de pauses longues pour les photos souterraines a venir.

Mardi 19 Avril : De retour sur SAMAR, Zar se joint a nous pour la partie exploration speleo de notre periple. Notre equipe se renforce de trois guides locaux - Tedee, Orlan et Nestor – et nous voili parta vers PUSIGSAO, la bien nommee car cela signifie en Waray-waray “eclaboussures que l’ont fait en marchant dans l’eau”.

En hommage a nos guides :

Il pleut ! Une pluie chaude tombe sur mes epaules… Je marche sur le petit chemin trace dans la jungle par le bolo d’Orlando. Je marche dans la “lagay”. Mes pieds s’enfoncent dans cette boue liquide et profonde. J’ai de la gadoue partout.  Je trebuche sur une liane et retrouve mon equilibre de justesse. Pour m’encourager, je chante “Lakat, lakat, kalakat kita” traduction possible en francais “Un kilometre a pieds, ca use, ca use, un kilometre a pieds ca use ses souliers…” Seulement voila, l’homme devant moi n’en a pas… Il marche et rien ne semble le pertuber. Arme de pieds plus larges que longs, d’un coupe-coupe usine avec soin et d’un katopis leste de materiel de speleo et de bons kilos de riz (sa charge habituelle pour le transport de la copra atteind les 70 kilos), il avance (ou court) dans la sylve, taillant discretement quelques palmiers epineux, se dissimulant derriere des feuilles d’hanaw, se rafraichissant avec l’eau du ruisseau, ou, assis sur un rocher, il nous attend. Il ne semble meme pas trempe. Une boussole dans la tete, il retrouve la cavite qu’il a visite 7 ans en arriere. Nous sommes arrives au camp de Pusigsao. Le temps pour moi de trouver l’endroit ou installer mon hamac, que déjà en quelques coups de machette, la bache est installee, table et banc fabriques, l’eau fumante sur le feu est prete pour un 3 en 1. Tidi nous accueille souriant dans son hamac.

Au fin fond de la foret primaire, il y a toujours une trace de PAS, a la recherche de nourritures ou de nids de balingsasaw. Demain, nous irons “visiter” la cavite. Trouverons-nous des traces de Huplag accompagnees de bambous ?

Apres trois heures de marche dans l’eau et la boue nous arrivons a la grotte tant convoitee.

L’entrée semble inaccessible. Elle l’est ! Heureusement nous pouvons contourner la falaise et atteindre une doline  cent metres en amont.

Nous y installons notre camp. Andrea Gobetti disait un jour queles speleo sont les gitans de la montagne : je le crois  fermement en contemplant notre installation.

En contrebas de notre campement, la riviere serpente 40 metres entre deux grottes. Une, en aval, pour une courte traversee qui se termine par la cascade vue precedemment et, une en amont ou tout reste a decouvrir.

La meteo est instable, la galerie pas tres grande et le debit de l’eau impressionant. Nous stoppons le premier jour au bas d’une cascade de 6m infranchissable.

Le deuxieme jour, nous parvenons juste en amont de notre terminus de la veille par une seconde entrée fossile mais le caractere aquatique de la cavite se confirme. La meteo ne s’arrange pas. Le niveau est monte et l’eau s’est chargee de boue. Nous ecourtons notre exploration.

Le 3eme jour le niveau a baisse et l’eau est de nouveau claire. Nous poussons l’exploration jusqu’a 900m de l’entrée dans d’immenses galeries. La crainte de la crue se relativise mais toujours pas de sortie de secours.

Le 4eme jour, c’est fini. Nous butons sur un siphon a quelques metres a peine de notre precedent terminus.

Nous avons fait une belle premiere mais nous n’avons pas traverse la montagne. Qu’a cela ne tienne, nous la contournerons ! Il nous faudra une grosse journee pour aller sur l’autre face et explorer ce que nous pensons etre l’amont de la riviere, en fait une grande galerie fossile  de 250m de long avec un petit actif. Seules les crevettes pourront faire la traversee.

Retour au camps pour une journee de repos avant de changer de secteur. Au sud de CABANG, nous explorons deux petites cavites avant de reprendre le chemin de la civilisation.

Derniere etape de notre aventure, demain, 4 Mai, nous partons pour un pelerinage a SULPAN.

Bons baisers des Philippines

Z@r, C@thy & M@rcel