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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 17:17

Le massif du Devoluy.

 

 

Ca va faire vieux de la vieille, mais avouons-le : La première des Forcenés date de 20 ans déjà ! 20 ans que par un bel après-midi de début d'été, je me glissais dans le laminoir d'entrée de la Baume des Forcenés. Fatigués d'aller creuser dans le Chorum des Moutons, nous étions une poignée à  avoir renoncé à accompagner nos camarades dans la Baume de France. Alain Pailler nous avais indiqué cette petite baume où nombre de spéléologues s'étaient usés les griffes à trop vouloir creuser. Attirés par le courant d'air s'échappant de l'entrée de cette petite baume, nous avons commencé à sortir quelques pierres. Une heure plus tard, j'étais allongé aux prises avec la dalle-clé qui obstruait le passage. En la poussant, j'ouvrais la porte à deux saisons d'explorations inoubliables en compagnie de tous les joyeux spéléos qui composaient l'équipe des "Brougnes". Mais, ça, c'est une autre histoire....

 Jeudi soir. Nous plantons la tente au petit bois. Rien n'a changé. Sauf l'arbre à bière qui a encore grandi. Faut dire qu'il a été bien arrosé. Le rond de pierre attend l'étincelle qui enflammera quelques touffes de lichen, quelques brindilles, puis le bois mort gentiment coupé et stocké par nos prédécesseurs pour donner en quelques minutes un joli feu qui éclaire le sous bois.

 Vendredi. Cathy et moi avons remplis 2 kits : Combis, matos, cordes, bouffe, carbure, survie. Nous prenons le chemin qui trace entre les bois pour monter vers la cabane du Clot. Avant la rampe qui mène au chalet et au chorum éponyme, nous quittons la piste et descendons vers le vallon du Charnier. La neige n'a pas encore fondu. Sans raquettes, nous avançons prudemment en nous enfonçant parfois jusqu'à mi-cuisse dans les névés. La dernière partie est plus engagée car l'accès à la vire où s’ouvre l’entrée des forcenés se fait par un névé qui s'élève rapidement depuis le fond du vallon. Une glissade en bordure de la falaise serait fatale. Enfin nous voilà arrivés. La baume devrait être là. Mais ou ? Partout, un épais manteau de neige recouvre le relief. Une légère dépression attire mon regard. J’y découvre un trou gros comme un ballon de football qui débouche dans une petite cavité creusée par le courant d’air entre la paroi et le névé. Après avoir grignoté un sandwich, déblayé l’orifice et vérifié qu’aucun bouchon de glace n’obstrue le passage, nous reprenons la route pour rallier l’entrée des Gnocchis. Nous traçons une piste dans la neige jusqu’à la baume de France puis nous suivons une épaule calcaire qui a fait son coming-out printanier.


A mi chemin, nous tombons sur une entrée bien déneigée et marquée AD21. Sans doute une future entrée du réseau des Forcenés, si quelque spéléologue obstiné décide de s’y attaquer sérieusement. Quelques centaines de mètres plus loin, l’entrée des Gnocchis apparaît. Bien déneigée par le violent courant d’air qui balaie en permanence la cavité. Aucune trace aux alentours. Nous sommes les premiers visiteurs depuis longtemps. Nous nous équipons rapidement. Je m’engage dans le boyau d’entrée. Je ne me souviens plus de la configuration de l’entrée du puits. J’hésite à m’engager dans l’étroiture, m’imaginant emporté par mon kit de corde ou coincé dans une position plus que délicate.

"- Ca va ?

- Bof !

- Tu veux que je passe devant ? "

Je ne me fais pas prier et m’extrais du boyau. Cathy me remplace et se faufile tranquillement jusqu’au sommet du premier puits.

Une courte reptation me permet de la rejoindre. Cathy équipe et descend. Je la rejoins. Nous retirons la corde. Voilà ! Maintenant il faut aller jusqu’au bout. Espérons que je me souvienne du cheminement. Un boyau, un méandre, des ressauts, beaucoup d’eau, du méandre, un puits. Aie ! L’équipement n’a pas été conçu pour les périodes humides.


La corde passe en plein sous la cascade. J’en suis quitte pour une bonne douche glacée. Je tends le second brin du rappel et Cathy peut descendre plus au sec en rappel guidé. A chaque puits, il y a un peu plus d’eau. Ambiance ! Nous avons de bons kits qui ne nous facilitent pas la tâche mais nous avançons à un bon rythme. Je retrouve quelques passages qui étaient enfouis dans ma mémoire et que la lumière de ma lampe ressuscite. Nous arrivons bientôt au dernier rappel. Nous le descendons dans un grand bond pour tenter d’éviter d’une part la cascade qui s’y précipite et d’autre part la vasque profonde qui y fait suite. Une corde fixe pend depuis le haut du méandre et permet d’accéder au « boyau des Enfoirés » – passage clé de la traversée. Il ne nous reste plus qu’à descendre tranquillement vers la sortie. Cette deuxième partie est relativement plus sèche – ou moins humide. Nous parcourons le méandre en nous perdant juste ce qu’il faut. Nous passons le « shunt à Nanard », « L’embarnissade », « le Fantôme ». Arrivés au départ du méandre Flexueux, nous trouvons un torrent que nous commençons par suivre. La galerie d’abord haute se réduit petit à petit. Il devient difficile d’éviter de se mouiller sévèrement. Ca ne colle pas à mes souvenirs qui me disent plutôt le contraire. La galerie devrait être de plus en plus grande. Je me retrouve finalement devant un siphon impénétrable. Rien ne va plus ! On a raté quelque chose. Nous faisons demi-tour et retournons au départ du « méandre flexueux ». Le torrent a détourné notre regard de la galerie principale qui mène tranquillement vers la sortie. Quelques minutes plus tard, nous voilà au départ du « Tier Aval ». 100 mètres plus loin, c’est la sortie. 
" - On mange un morceau ici ?
- Si on mange on risque de faire la marche de retour à la frontale. "

Le choix est vite fait. La perspective d’une marche nocturne dans la neige ne nous enchante pas.
-  On sort et on rentre vite fait se mettre au chaud près du feu ! "

 

Ce qui fut dit, fut fait.

Et bien fait.

 
 


M@rcel & C@thy 

 

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