Participants: Gérard, Christophe, Anaëlle, Mélanie, Laurent, Robin, Anna (moi)
10h du matin. Nous arrivons sur le parking du sémaphore, tout frais pimpants d'avoir pu dormir une heure de plus, mais quelque peu inquiets de la chaleur que prévoyait la météo. Notre ami Gérard, encadrant du groupe tout droit venu de Haute-Savoie, pense que nous aurions dû venir une heure plus tôt et se met donc à nous presser le pas afin d'éviter le plus possible que soyons les saucisses du barbecue que serait le flanc de la falaise surplombant la grotte du pendule. Certains se sont tout de même équipés avant puis nous nous sommes mis à la recherche de la grotte.
Une fois franchies les broussailles et les plantes piquantes typiques de la faune du sud (j'ai remercié le ciel d'avoir mis ma combinaison avant), nous arrivâmes devant une vue magnifique sur la mer. Et là, une question d'importance capitale se posa.
Dans quelle direction devons-nous donc aller?
La réponse ne fut pas apportée par Gérard, notre sage doyen à l'expérience confirmée et la moustache fournie. Elle le fut par Anaëlle notre jeune gazelle qui, du haut de ses 18 ans, nous met tous à terre avec son niveau de spéléo, excepté Gérard bien sûr.
Nous nous avançâmes donc vers les broches qu'elle découvrit et ceux qui n'étaient pas encore équipés s'y mirent aussitôt. Nous avons presque tous eu l'excellente idée de nous mettre en short et en t-shirt sous nos combinaisons.
Il fût décidé que ce serait Anaëlle qui équiperait suivi de Robin qui équiperait en double, sous la supervision de Gérard. Elle équipa donc avec deux cordes de 50m. L'équipement consistait en deux fractionnements, une petite main courante et deux autres fractionnements (je ne suis pas sûre du nombre de fractionnements... Si vous voulez des détails, demandez à ceux qui ont équipés, pas à celle qui fait une sortie chaque année bissextile).
Mélanie et Christophe avaient pas mal d'appréhension, surtout notre Mélanie qui a un vertige maladif. Je lui demandais donc quel genre de masochisme elle possédait pour aller descendre sur une corde au bord d'une falaise considérée comme l'une des plus grandes d'Europe au-dessus de la mer et elle me répondit: "Dans la vie, il est important de dépasser ses peurs et des limites". La descente se passa bien pour tout le monde, malgré le dernier fractio qui n'était pas de tout repos: en effet il se trouvait juste au-dessus du vide sans paroi sur laquelle s'appuyer, mais Gérard eut l'excellente idée de mettre une sangle afin de pouvoir mettre un pied dedans et passer ce fractio sans difficulté. Mélanie nous prouva définitivement ses paroles en se débrouillant extrêmement bien malgré son vertige et me fis regretter de l'avoir traitée de masochiste. Elle s'en est sortie avec brio. En gros, elle m'a mis un énorme "cheh" dans la tronche. C'est mérité.
Une fois tous arrivés à l'entrée de la grotte, sous les photos de la GoPro finement installée sur le casque de Laurent, nous l'avons visitée en constatant les diverses étroitures et la quantité incroyable de poussière. Il se trouvait également, après un passage étroit, une petite faille d'où nous pouvions apercevoir la mer. Je ne fis pas la grotte en entier car étant prise de fatigue, je souhaitais garder des forces pour la remontée qui promettait d'être longue et brûlante. Je fus donc la première à repartir.
entréee grotte
Au moment de quitter la grotte, Gérard me montra comment faire un demi cabestan dans ma longe courte afin d'éviter l'effet de pendule, qui serait certainement arrivé à cause du départ décalé de l'entrée de la grotte par rapport à la corde. Je pus constater que plus haut, la corde frottait malheureusement contre la roche et je fis de mon mieux pour rester assez loin de la paroi afin d'éviter ce frottement gênant.
Une fois en haut, j'ai été rejointe peu après par Gérard qui m'a signifié qu'il a réglé ce problème de corde qui frotte (il me semble qu'il a rajouté une fractio). Nous bavardâmes donc un long moment car nous ne voyions pas nos camarades arriver. Notre Gégé de Haute-Savoie décida donc de m'apprendre la chanson qu'il chantonnait depuis le début de la sortie, une chanson bien de chez lui se nommant "le vieux chalet".
L'attente se faisait tout de même longue... Je commençais à râler dans ma tête envers mes camarades qui ne revenaient pas et à avoir peur pour ma peau aussi colorée que l'Islande en plein mois d'hiver. En effet, l'ombre commençait à manquer et le soleil à me cuire...
Une fois revenus, Mélanie nous a expliqué que la longueur de notre attente a été due au fait qu'ayant accompli tout ce chemin, elle voulait faire toute la grotte dans le moindre détail, suivi de près par Laurent et son appareil photo.
C'est une raison parfaitement légitime et compréhensible : quitte à s'infliger le mal du vertige, à ce stade, il est plus malin de visiter la grotte dans son entièreté. En revanche, j'ai réellement cramé.
Après que Gérard et moi ayons chanté à tout le monde "le vieux chalet", nous dirigeâmes vers les voitures afin de faire un petit apéro et nous remerciâmes chaleureusement Christophe pour sa délicieuse pizza faite entièrement maison (y compris la pâte) et Anaëlle pour son petit paquet de bonbons coca, paquet que Robin a rapporté chez lui "sans le faire exprès" selon ses dires. Je ne peux m'empêcher d'émettre quelques doutes sur la véracité de ses paroles.
Enfin bref, ce dernier but trois bières, mais c'est moi qui me retrouvait avec un magnifique teint couleur rouge vif qui rendrait même jaloux Jean Marie Bigard.
Et c'est sur cette note colorée que s'acheva cette sortie spéléo à la grotte du pendule.