Participants : Gérard, Christophe, Anaëlle, Romain et Cathy pour la navette
Gérard est de passage dans la région et nous propose une nouvelle fois une sortie canyon. Cette fois, pas de grandes verticales au-dessus de la mer mais un canyon sec plus modeste et plus proche pour travailler les techniques canyon tranquillement. Il s'agit du ravin Saint Martin, un affluent du Destel dans les gorges d'Ollioules.
Après quelques échanges de mails, le RDV est donné à la sortie du Destel à 10h15. Marcel a pu passer au local du club récupérer le matos dans la semaine et me le passer la veille, lors de l'AG du CDS, merci à lui.
Arrivés dans les gorges d'Ollioules, on fait les kits de cordes et nous laissons nos voitures. Nous embarquons tous dans la voiture de Gérard, direction la route du Broussan, après Évenos.
Étant donné qu'il s'agit d'un canyon sec, pas besoin de néoprènes, on s'équipe comme pour la spéléo. Mais Gérard prend soin d'échanger nos descendeurs de spéléo par de simples huits, aujourd'hui c'est technique canyon ! Pas besoin de bloqueur de torse et de bloqueur de pied non plus. La poignée et la pédale suffiront à nous décoincer si besoin.
Une fois allégés, il nous suffit ensuite de traverser la route pour débuter la descente vers le canyon, il est 11h. Le chemin n'est pas très clair au début, mais il y a quand même quelques cairns pour nous guider.
Après quelques minutes marche, on tombe sur des scellements, on est sur la bonne voie ! Ils sont là pour protéger une descente en plan incliné pas très dangereuse mais on est là pour apprendre donc Gérard me demande d'installer une main courante en auto-moulinette. Les souvenirs de la sortie à la grotte du 14 juillet sont un peu loin mais avec les explications de Gérard, la moulinette prend forme.
Après un peu de marche, nous arrivons sur une première petite verticale. Là encore, on ne prend pas de risques et j'installe un rappel en simple, débrayable. Je me lance le premier mais la corde n'est (volontairement) pas assez longue, il faut alors me DÉ-BRAY-YER (3 syllabes = 3 coups de sifflet). C'est Christophe, déjà présent à la sortie à La Ciotat, qui s'en charge. J'avoue que c'est moins stressant de se faire débrayer par un débutant à deux mètres du sol qu'en plein vide à 200 m au-dessus de la mer !
Christophe descend en rappel à la suite et Anaëlle le débraye pour l'exercice, toujours sous l'œil vigilant de Gérard.
Premier rappel débrayable
Anaëlle descend la dernière et rappelle la corde. Mais par manque de chance, l'extrémité de la corde fait une petite boucle et se bloque dans l'amarrage. Impossible de la décoincer du bas, même en tirant fort ! Heureusement, c'est un petit ressaut, donc je remonte en escalade décoincer la corde. Ça commence bien !
Pour le rappel suivant, c'est Christophe qui équipe. Il doit installer une main courante rappelable pour sécuriser l'accès au rappel. Gérard me demande de donner les explications à Christophe pour l'installation du rappel débrayable.
Main courante et rappel installés par Christophe
En toute logique, le prochain rappel est pour Anaëlle, toujours en débrayable. En plus de permettre de décoincer un équipier potentiellement en danger dans une cascade, le fait de débrayer permet aussi de répartir les frottements sur la corde pour limiter son usure.
Anaëlle débraye donc Christophe pendant sa descente.
Je me charge de descendre le dernier pour rappeler la corde.
Installation d'un rappel débrayable par Anaëlle
À force de pratiquer, les gestes commencent à rentrer. Christophe installe le rappel suivant et Anaëlle rappelle la corde.
Pour la cascade suivante, il y a des amarrages sur les deux côtés. Nous disposons de trois cordes donc pendant que Anaëlle termine de ranger la corde précédente, on équipe en double. Christophe prend la rive gauche avec Gérard pendant que j'équipe la rive droite. Cependant, il y a un petit problème, nous n'avons qu'un seul huit supplémentaire pour faire un débrayable. J'installe mon huit en débrayable et je descends avec un nœud de demi-cabestan sur mon mousqueton HMS. C'est l'occasion de revoir les techniques de réchappe aussi !
Après quelques mètres de marche, nous arrivons sur la première belle cascade verticale. Ici il y a 13 m de vide et les relais sont en plein vide, il faut y accéder avec une main courante.
Ici encore, on décide d'équiper en double. Anaëlle s'occupe de la rive gauche et Christophe de la rive droite. Gérard surveille l'auto-moulinette d'Anaëlle et l'installation du relai pendant que je contre-assure l'auto-moulinette de Christophe sur amarrage naturel (arbre), en direction du relai.
Gérard descend sur le rappel d'Anaëlle pour la laisser rappeler sa main courante avant sa descente pendant que Christophe installe son relai débrayable. Je vais, de nouveau, devoir descendre sur demi-cab, mais cette fois sur une descente plus verticale et plus longue.
Christophe termine son installation, je valide le montage du relai, il commence alors sa descente. Après 2 mètres, il est coincé, pendu par son kit. Panique ! J'essaie de l'aider en lui envoyant une sangle dans lequel il peut se longer et se sécuriser. Tout est tendu, il n'arrive pas à démêler le kit. Je lui installe donc ma poignée avec ma pédale pour qu'il puisse se hisser un peu et détendre les cordes. C'est là que l'on comprend qu'il est parti avec le kit encore attaché avec la main courante. Le kit devait rester en haut ! Il me passe donc le kit et il peut alors reprendre son souffle, se remettre de ses émotions et continuer sa descente.
Pendant ce temps, Cathy, la femme de Gérard, a descendu la voiture et se promène dans le lit du Destel en contrebas, d'où elle a une vue sur notre descente :
Nous arrivons ensuite sur une cascade assez haute, dont on ne voit pas le bas. Christophe et Anaëlle équipent et descendent. Plus de la moitié de la corde a été utilisée pour la descente, il faut donc en rabouter une seconde. Gérard me conseille l'utilisation d'un mousqueton martyr qui aidera à défaire le nœud de huit et veille bien à ce que je le serre correctement et ajoute un nœud de sécurité derrière.
Pour changer un peu, Gérard me montre une technique permettant de laisser filer quelques mètres de corde pour limiter les frottements pendant qu'il descend en double. Une fois arrivé en bas, je retire le système de débrayage et descend en double en prenant soin de repérer le brin sur lequel il faudra tirer en bas pour rappeler la corde.
Finalement cette cascade ne fait que 15 m et s'arrête sur une vire. Une main courante permet d'aller vers une petite grotte en rive gauche alors que le relai de la cascade de 26 m se trouve rive droite.
Pendant que je rappelle les cordes, mes coéquipiers vont visiter la grotte et je m'y rends à mon tour pendant qu'Anaëlle équipe le rappel de 26 m avec rabout de nos deux cordes de 40 m.
Arrivés en bas, on range les cordes, il ne reste que quelques ressauts équipés en fixe avant de rejoindre le Destel. Il est 15h, nous avons passé 4h dans cette descente.
Une fois dans le Destel, nous pouvons admirer les cuves remplies de l'eau tombée les semaines passées.
Il est temps pour nous de faire un pique-nique bien mérité.
Un grand merci à Gérard pour l'organisation de cette sortie et sa patience. Nous avons tous bien progressé en techniques d'équipement canyon !
Romain